Lettre numéro QUATRE
Ça y est, trois listes complètes
ou presque complètes sont constituées. Merci mesdames et messieurs. J’ai envie
de vous féliciter pour votre engagement et votre civisme mais en fait, vous
êtes des bienheureux et n’avez nul besoin d’être adulés. Les deux mois qui
viennent seront parmi les plus enthousiasmants de votre vie ; deux mois
consacrés à l’apprentissage de votre futur métier de maire, d’adjoint, de chef
de commission et de conseillers du maire. Deux mois qui seront consacrés à
faire le tour des problèmes qui se présentent ou se présenteront à notre ville
dans les six années à venir et au-delà. Deux mois que vous allez consacrer à
être les meilleurs au jour J.
Nanteuil-le-Haudouin est une
petite ville heureuse et le visiteur occasionnel n’y verrait que sa jolie
église, sa place de la mairie proprette, son terrain de football et les grands
arbres du parc des écoles. Tout va très bien sinon peut-être que la ville
risque d’être submergée par les inondations, qu’il n’y a aucun projet scolaire,
qu’il n’y a presque plus de commerçants dans le centre-ville et que les pauvres
travailleurs qui prennent le train, pataugent matin et soir dans la gadoue du
parking de la gare.
LES ECOLES SONT UN DEFI MAJEUR
Je vous rappelle que les bâtiments des écoles primaires et maternelles sont à la charge et sous la responsabilité de la commune. Selon le maire sortant, un projet existerait mais apparemment il n’a pas été validé, il n’existe que sur le papier et il appartiendra à la municipalité 2020 de le faire sien ou de le récuser.
UN PEU D’HISTOIRE. Le
problème n’est pas nouveau et la plupart d’entre vous est jeune ou n’habitait
pas Nanteuil voici vingt ans ; un peu d’histoire vous éclairera.
Premier acte. Construit en hâte dans les années quarante pour
remplacer les écoles détruites par le bombardement, un groupe scolaire comprenant
une école de filles, une école de garçons et une école maternelle fut édifié
sur pilotis au milieu d’un ancien jardin délaissé qu’on appelle depuis le parc
des écoles.
Deuxième acte. 2003. Devenue
vétuste et insuffisante aux besoins des tout-petits, l’ancienne école
maternelle est réhabilitée, on lui adjoint une extension de haute qualité
environnementale comprenant une nouvelle chaufferie et une extension comprenant
deux classes équipées d’un dortoir, de mezzanines, d’une nouvelle salle
polyvalente et de sanitaires. La construction bois est performante avec une
isolation renforcée.
L’école de filles et l’école de
garçons dont les pilotis sont en train de s’enfoncer dans le marais, sont
rasées et remplacées par le groupe scolaire Chevance Bertin.
Ces deux chantiers sont conçus
pour durer, ils datent de moins de vingt ans et les annuités bancaires ne sont
pas encore payées.
En même temps que sont
construites ces nouvelles écoles, le parc est réaménagé et conçu comme un lieu
de promenade et de loisirs, un espace vert au cœur de la ville
Troisième acte. La nécessité d’agrandir l’école date de 2008 … plus
de dix ans et la municipalité de l’époque envisage la construction d’un
deuxième groupe scolaire qui est prévue à l’emplacement de l’ancien Lycée Professionnel
dans le quartier du Bel-Air.
Quatrième acte. En 2014, le chantier est sur le point de démarrer
mais à l’occasion d’un changement de maire, tout le projet est remis en cause
et le terrain réservé pour la construction d’une nouvelle école est cédé à
l’OPAC de l’Oise qui s’empresse d’y construire cent logements (soit trente à
quarante élèves supplémentaires pour une école qui n’existe pas !)
DES LORS IL N’Y A PLUS DE TERRAIN POUR CONSTRUIRE UNE ECOLE,
ON MET TRANQUILLEMENT LE PROJET SCOLAIRE EN COUVEUSE.
ON MET TRANQUILLEMENT LE PROJET SCOLAIRE EN COUVEUSE.
Malheureusement, trois ans plus
tard, devant la croissance inexorable de la population scolaire, on ne peut
plus reculer et il faut lancer un nouveau concours d’architecte. La nouvelle
école sera construite à côté de l’ancienne sur un terrain qu’on sait marécageux
et inondable. Pour ce faire, on détruira l’école maternelle qui a moins de
quinze ans et n’est pas encore payée tandis
qu’on sera contraint de défigurer le
parc paysager. On ne prend pas en compte les problèmes posés aux
professeurs et aux élèves par cette école surdimensionnée.
Cinquième acte, 2020, c’est à vous de jouer. L’urgence est à vos
pieds. La ville de Nanteuil frise ou dépasse aujourd’hui les 4000 habitants, dont
une proportion importante de jeunes ménages et de familles avec plusieurs
enfants. De nouveaux permis de construire délivrés à la pelle laissent poindre
le seuil des cinq mille habitants qui tous demandent la sécurité et la mise à
disposition d’équipements adaptés. C’est à vous qui allez être élus dans moins
de deux mois qu’il revient en toute priorité de gérer et de financer une
construction qui depuis plus de dix ans, ne doit plus attendre.
QU’ALLEZ-VOUS FAIRE DE CETTE GALERE ?
Dans un premier temps, il
vous faut recenser les besoins : Combien d’élèves, combien de classes,
combien de professeurs et quand ? Il vous faut mesurer l’urgence réelle ou
supposée. Faut-il reprendre dans la précipitation un projet qui n’a pas été
jugé prioritaire par la municipalité précédente ou faut-il au contraire se
donner le temps de réfléchir ?
Dans un deuxième temps, il
vous faudra évaluer l’état du projet. Jusqu’où la municipalité précédente
s’est-elle engagée avec le cabinet d’architecte Bellière Manière ?
A-t-elle un projet pour la construction d’une nouvelle école maternelle,
puisque celle-ci doit être détruite ! Que ferez-vous de tous ces petits
entre deux et cinq ans ? Les bruits les plus farfelus courent sous le
manteau et je me refuse à les croire, encore moins à les diffuser.
Puis il vous faudra choisir :
- Faut-il reprendre un projet qui
implique la destruction de bâtiments scolaires existants (la maternelle) et
l’amputation du poumon vert de Nanteuil en même temps qu’elle concentre en un
même lieu inondable un trop grand nombre d’élèves. Faut-il au contraire revenir
à l’idée de deux groupes scolaires plus conforme à mon sens au devenir d’une
ville comme Nanteuil dont on ne peut prévoir la future extension ?
- Que faire du parc paysager qui
serait profondément remanié par la construction d’une école primaire grande
comme une université ?
Ce sera à vous d’en décider et de
prendre toutes vos responsabilités ! Les bruits les plus fous circulent
dans Nanteuil sur les intentions des uns et des autres et lorsque vous
présenterez votre programme aux électeurs il sera seulement indispensable
d’être clair sur vos intentions.
PLATON