13 juin 2018, voici un peu plus
d’un an, écharpe tricolore en bandoulière et casquette fleurdelisée solidement
vissée sur la tête, le maire de Nanteuil-le-Haudouin et le préfet de l’Oise
déclaraient que l’orage d’une rare violence qui s’était abattu la semaine
précédente sur notre paisible bourgade constituait une catastrophe pas si
naturelle que ça et que tout serait mis en œuvre pour que bla bla bla...
ILS PROMETTAIENT ENFIN QU’UNE COMMISSION
SPÉCIALE ALLAIT SE RÉUNIR POUR DÉFINIR LES CAUSES DU DÉSASTRE
ET TOUT CELA ETAIT PORTÉ AU SAVOIR DES CITOYENS
ET TOUT CELA ETAIT PORTÉ AU SAVOIR DES CITOYENS
DANS LA GAZETTE MUNICIPALE DU MOIS DE JUILLET.
Ces deux grands personnages qui symbolisent l’autorité et la protection du citoyen avaient de quoi être émus. Le mercredi précédent, vers quatre heures de l’après-midi, les petits nuages entraînés dans un vaste tourbillon commençaient à converger pour constituer un énorme cumulonimbus et faisaient peser sur notre modeste bourgade l’équivalent de plusieurs milliers de citernes d’eau agitées par des vents d’une violence inouïe.
En quelques minutes, les champs de betterave chargés de glyphosate dégorgeaient des torrents de boue qui, dégringolant du plateau agricole, inondaient les caves et transformaient les automobiles en objets flottants incontrôlables ; la ruelle des eaux sauvages charriant des arbres arrachés les lançait comme des boutoirs sur l’arche qui soutient les immeubles de la rue Gambetta, et le parc des écoles était transformé en vasière malsaine qu’il faudrait des jours pour dégager.
De l’avis de tous, cet épisode dramatique n’est pas le scénario catastrophe d’un film de série B mais la dernière répétition de ce qui nous arrivera dans les décades à venir et nos édiles auraient bien des raisons de se faire du souci s’ils ne veulent pas voir se répéter des drames comme ceux de Nîmes, de Vaison-la-Romaine ou de la Nouvelle-Orléans, ou comme les inondations catastrophiques qui viennent d’endeuiller gravement le département de l’Aude. Un peu partout en France, les préfets et les maires prennent au sérieux le PRINCIPE DE PRECAUTION et revoient à la hausse les restrictions apportées sur les PLU.
MAIS A NANTEUIL...
AU BOUT D’UN AN, QUE SONT
CES BELLES PROMESSES DEVENUES ?
LA FAMEUSE
COMMISSION S’EST ELLE UNE SEULE FOIS REUNIE ?
QUELLES ONT ÉTÉ SES RECOMMANDATIONS ?
Des parkings écologiques
Plus les jours passent, plus on est
en droit de douter que ni le maire ni le préfet aient la moindre intention de
faire bouger les choses : les décisions urbanistiques plus catastrophiques
les unes que les autres sont prises tous les mois, les permis de construire
sont délivrés à la pelle, un deuxième supermarché va être construit à côté du
premier sur une des zones les plus sensibles du thalweg de la Nonette et on
nous annonce la construction d’un stade olympique sans qu’aucune disposition
n’ait été prise pour la construction de parkings écologiques
et perméables, ni pour la limitation des ruissellements pervers.
Rien n’est prévu pour protéger la ville des champs
agricoles en terrasse, ni drainage, ni
mur de soutènement.
Un marécage inondable
Enfin le pire ! : les nouvelles classes d’école et l’extension de la
maternelle vont être construites au milieu du marécage inondable qu’est devenu
le parc des écoles au point le plus sensible de la ville.
Les promesses n’abusent que ceux qui veulent bien y croire mais il est des promesses qui tuent quand elles ne sont pas tenues. Peut-être les avez-vous oubliées, mais il est encore temps avant les prochaines élections, avant les prochaines inondations et avant les prochains remaniements préfectoraux de réunir des experts compétents et d’appliquer leurs recommandations.
Les promesses n’abusent que ceux qui veulent bien y croire mais il est des promesses qui tuent quand elles ne sont pas tenues. Peut-être les avez-vous oubliées, mais il est encore temps avant les prochaines élections, avant les prochaines inondations et avant les prochains remaniements préfectoraux de réunir des experts compétents et d’appliquer leurs recommandations.
Signé PLATON