mardi 9 octobre 2018

INNONDATIONS


Une catastrophe naturelle ….

Le 6 juin 2018, venues de tous les points cardinaux, en quelques minutes l’eau et les torrents de boue, balayant tout sur leur passage, inondant les caves et les garages, arrachant les arbres, les trottoirs et transformant les ruelles en torrents, les rues en cloaques où surnageaient pêle-mêle les betteraves, les objets de toilette, les excréments et les bouteilles en plastique, charriant des tonnes de terre arable et de caillasse, ont envahi notre ville.



L’événement a été classé catastrophe naturelle, merci monsieur le Maire, merci monsieur le Préfet, vous avez fait votre boulot et vous l’avez bien fait, permettant aux riverains dont les habitations ont été inondées, les voitures emportées ou les trottoirs dévastés d’être indemnisés et à la ville de panser ses blessures.

…qui n’était pourtant pas si naturelle que ça !

La catastrophe, n’était pourtant pas surnaturelle, elle était même parfaitement prévisible si on se réfère aux inondations chaque fois plus graves de ces dernières années, si on se souvient des égouts qui débordent, des caves inondées, des coulées de boue qui voici trente-cinq ans, ont envahi la rue du Moulin Ferry. Sans se lancer dans la chasse aux sorcières, on peut s’interroger sur la responsabilité des agriculteurs qui bétonnent leur terre entre les rangs de betterave, sur l’absence de bosquets, sur l’absence de fossés et surtout sur les effets d’une urbanisation délirante qui rend les sols imperméables.
  
Une urbanisation mal maîtrisée.

La catastrophe était pratiquement programmée par l’oubli d’une règle physique élémentaire : l’eau, si elle ne s’enfonce pas dans le sol, est appelée à couler. Elle est appelée à couler et elle coule immanquablement vers le bas, c’est à dire vers le centre de la ville. Au mépris de cette règle élémentaire, les urbanistes et nos élus locaux ont agencé depuis plus de cinquante ans la construction extensive de routes, de zones d’habitation, de zones industrielles et commerciales, de leurs immenses parkings bitumés à 100%. Mal entretenus, les bassins de rétention restent inopérants, les égouts sous-dimensionnés débordent à chaque orage et notre village qui voici cinquante ans comptait 1800 habitants, en recense plus de quatre mille aujourd’hui.

Elus ou citoyens, nous sommes solidairement responsables de l’avenir

Il appartient non seulement aux élus mais également aux fonctionnaires de la DDE et aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités. Qu’en est-il du projet d’extension du centre commercial et de la création de son immense parking entièrement bitumé don les eaux inéluctablement viendront grossir le flot des inondations à venir. Il appartient surtout aux habitants de notre ville d’exiger des comptes avant que l’irréparable permis de construire ne soit signé

Ce sera dans un an, dans dix ans, on ne sait quand,
mais le pire reste à venir.

On DOIT s’interroger sur la capacité de la ruelle des eaux sauvages à absorber les crues. La ruelle des eaux sauvages passe sous un tunnel surplombé par la rue Gambetta et les immeubles qui la bordent On DOIT s’interroger sur la résistance de ce tunnel qui doit laisser passer le torrent incontrôlable qui a atteint lors de la dernière crue un débit inquiétant et critique. On doit s’interroger sur la capacité des murs à supporter le poids des flots.














  
Souvenons-nous de la catastrophe de Vaison la Romaine en 1992 et de ses 47 morts. Les événements du 6 juin ont valeur de semonce et plus qu’une commune sinistrée, Nanteuil-le-Haudouin est une commune exposée par sa situation géographique et par les blessures que nous lui infligeons depuis plus de cinquante ans.
Il appartient à tous les responsables, élus et fonctionnaires de prendre la mesure du danger. Les malheurs n’arrivent pas toujours qu’aux autres.
Les hasards du calendrier me conduisent à saluer le courage de Nicolas Hulot qui vient de nous tirer sa révérence. Il se bat depuis toujours contre des moulins à vent (pas les éoliennes) pour que la terre reste la belle planète que nous ont léguée nos ancêtres. Il se bat sans illusion contre l’obstination aveugle des lobbies et leur soif de profit.

                                                         PLATON

Mes amis et ceux qui me connaissent n’auront aucun mal à m’identifier mais j’ai choisi ce pseudonyme pour signer mes articles. J’aurais pu choisir Cassandre mais Platon me plait assez, ce philosophe qui disait paisiblement à ses contemporains des choses qu’ils n’étaient pas prêts à entendre. .