Entendu au
Conseil municipal
du 23 Mai 2018
Le Conseil est ouvert à 20h00 précises par un exposé du directeur de l’agence Oise de la société ENEDIS qui supervise l’installation
des compteurs électriques « Linky » que la Commune de Nanteuil le
Haudouin a souhaité refuser lors d’un précédent Conseil. Cet exposé commence par une présentation de
la société ENEDIS, ex ERDF, filiale à 100% d’EDF, chargée de l’entretien du
réseau de distribution de l’électricité en France, depuis les transformateurs
fournissant du courant sous 20.000 Volts jusqu’aux compteurs des particuliers
sous 230 Volts (qui lui appartiennent). Cela comprend 1 million de kilomètres de lignes de divers voltages. Les compteurs installés dans les années 1960
étaient bleus, ceux un peu plus modernes installés depuis les années 1990 sont
blancs, et il y a déjà 10 millions de compteurs beaucoup plus modernes
« Linky » jaunes installés depuis le début de cette année. Le représentant d’Enedis commence par poser
lui-même les questions qui lui sont posées le plus souvent, puis le public et
les conseillers municipaux posent à leur tour un certain nombre de questions,
dans le cadre d’une discussion qui aborde les principaux points suivants :
Pourquoi ce changement ? Pour utiliser les développements technologiques
qui sont maintenant disponibles grâce à l’informatique et en particulier
Internet.
A quoi est-ce que cela sert ? Cela permet de s’adapter à toutes les
tarifications que peuvent proposer tous les différents fournisseurs
d’électricité auxquels les français peuvent s’adresser, et en particulier à
procéder aux modifications imposées dans les compteurs par tout changement de
contrat sans avoir à se déplacer (mais cela permet aussi de couper
l’électricité à quelqu’un sans se déplacer, et à lui remettre toujours sans se
déplacer mais sans baisser le prix de l’intervention !). Cela permet de fournir aux utilisateurs, et
de façon globale aux collectivités publiques, des statistiques de consommation
pouvant être détaillées demi-heure par demi-heure (mais sans que l’origine
d’un pic de consommation puisse être connue : machine à laver, fer à
repasser, télévision, lumières, etc…).
D’autres services seront aussi disponibles pour les consommateurs via
leur smartphone. Cela servira aussi à
Enedis pour mieux gérer son réseau, par exemple pour connaître l’emplacement
exact d’un défaut sans avoir à se déplacer (mais aussi pour économiser sur les
frais de relevé de compteur, mettant ainsi beaucoup d’employés au
chômage). Enfin, cela protègera les
utilisateurs contre les accidents du réseau tels que la foudre : en effet, la seule protection actuelle est le
disjoncteur qui saute en cas de défaut interne à l’utilisateur ou de
dépassement de la puissance consommée maximum prévue au contrat, mais qui
laisse pénétrer les surtensions en provenance du réseau, telles que celles
provoquées par la foudre : ce ne
sera plus le cas, le compteur « Linky » disjonctera, et soit
l’utilisateur le réenclenchera manuellement, soit cela se fera automatiquement
au bout de quelques minutes.
Comment cela se fera-t-il ? Tout simplement par changement du compteur
(impliquant une coupure de courant chez vous pendant la durée de l’opération,
plus une intervention sur votre disjoncteur, qui sera réglé à sa puissance
autorisée maximum possible, la puissance maximum imposée par le contrat étant
maintenant vérifiée par le compteur « Linky » (qui pourra donc ainsi
disjoncter non seulement en cas de surtension extérieure mais aussi en cas de
sur consommation intérieure).
Pourquoi le monopole d’Enedis ? Parce qu’il s’agit d’un service
public : quel que soit le
fournisseur d’électricité, il faut qu’il n’y ait qu’un seul câble arrivant chez
chaque utilisateur, comme il n’y a qu’une seule route entre deux points, quelle
que soit la marque des voitures qui l’utilisent.
Il semblerait que cela entraine des risques
d’incendie ? La presse s’est fait
effectivement l’écho de certains cas, mais il n’y en a eu effectivement qu’une
dizaine depuis un an (pour 50.000 incendies électriques par an en France), et à
chaque fois ce n’est pas le compteur qui était à l’origine de l’incendie, mais
le serrage des câbles de connexion au compteur : depuis, des tournevis spéciaux ont été
mis au point pour que le serrage de ces connexions soit toujours parfait.
Combien cela coûtera-t-il aux consommateurs ? La Cour des Comptes parle de 130 Euros par
compteur. En fait, le prix de
l’électricité se décompose grossièrement en 1/3 pour le réseau (c’est-à-dire
Enedis), 1/3 pour les fournisseurs d’électricité, et le dernier tiers en taxes. Sur la part d’Enedis, il y a pour les
compteurs « Linky » un budget de 5 milliards d’Euros sur 4 ans,
amortissables en 20 ans, avec un bonus ou un malus prévu dans le contrat en
fonction de la qualité du résultat. Effectivement, au cas où le bonus maximum s’appliquerait, cela pourrait
coûter 130 € à chaque consommateur.
Mais le contraire est aussi possible (130 € de coût supplémentaire pour
chacun) : parmi les critères
d’évaluation prévu dans le contrat, il y a l’utilisation ou non par les
consommateurs des nouvelles facilités offertes par le compteur, et d’après
Enedis, si les consommateurs utilisent beaucoup un nouveau service, il est
normal qu’ils supportent une partie de la charge qui en découle (mais s’ils
s’en servent peu, cela ne coûtera rien).
Il s’ajoute des plaintes au sujet de l’attitude du
personnel de l’entreprise sous-traitante d’Enedis chargée de la pose des
compteurs à Nanteuil-le-Haudouin, qui manque parfois beaucoup
d’amabilité : le représentant
d’Enedis affirme en prendre note, et son adjointe collecte quelques demandes
particulières pendant la pose qui suit.
La discussion se prolonge avec parfois quelques éclats de
voix jusqu’à 21h45 : bref, on n’a
pas le choix et mieux vaut accepter tout de suite ce nouveau compteur que de
rentrer en palabre avec Enedis à ce sujet !
Une suspension de séance est alors décidée pour les
fumeurs, et le Conseil reprend à 21h54.
Le maire commence par dire qu’il y a eu une réunion
avec la CCPV et Véolia au sujet du ramassage des ordures ménagères. Compte tenu des problèmes techniques rencontrés
lors de l’essai de ramassage automatique effectué début Mai, il a été décidé
que celui-ci serait remplacé par un ramassage manuel de bacs et de sacs pour la
rue du Gué, sur la moitié de la rue Missa, rue Le Chatelier et rue de la
Couture. Mais ces ramassages manuels
n’auront pas lieu les mêmes jours que les autres. Dans les autres rues, le problème dû au fait
que les nouveaux bacs sont trop gros pour pouvoir être rentrés dans beaucoup de
maison demeure et dorénavant beaucoup de bacs risquent de rester en permanence
dans les rues de Nanteuil.
La parole est donnée au public :
·
Une plainte est formulée parce que la police municipale ne fait rien contre les incivilités que tous
voient très bien, et qu’ils doivent donc voir aussi, en particulier le fait de
ne pas ramasser les déjections canines, voire de laisser divaguer des chiens
presque sans surveillance.. Tout ce que le maire trouve à dire, c’est que c’est déplorable.
·
Les gendarmes utilisent-ils
les nouvelles caméras vidéo ? Il
est répondu (pour une fois !) que d’abord il n’y a pas de caméras partout,
et que même là où il y en a, elles ne sont toujours pas toutes
opérationnelles. Ensuite, oui, les
gendarmes les utilisent et ils n’ont pas besoin de faire de demande particulière
pour y avoir droit, car il y a en leur faveur une réquisition annuelle.
La parole est donnée ensuite à l’opposition :
·
Nous étions contre la
mise en place de ces caméras, mais nous sommes aussi contre les dépenses
inutiles, et si ces caméras ne marchent pas, c’est grave !
·
Que fait l’entreprise
chargée travaux de la route de Silly en dehors de cette route ? (Encore une réponse !!) C’est qu’il y a
2 chantiers : la route et la voie
verte.
·
Le point 5 qui été
supprimé lors du dernier Conseil parlait de « licenciement », alors
qu’il s’agissait d’une stagiaire, et pourquoi était-elle alors absente ?
(encore une réponse : on est verni
aujourd’hui !) La législation nous
obligeait à parler de « licenciement » même dans ce cas là, et elle
était alors en arrêt maladie.
·
Pourquoi sur les
espaces verts de l’Allée d’Ormes et de la rue du Saut du Loup l’entreprise
chargée de la tonte ne le fait-elle que sur une petite largeur le long de la
rue ? (idem) C’est comme cela
qu’elle doit faire dans la cadre de la nouvelle politique d’action sans
produits phytosanitaires. Dans ce cas,
il faudrait l’expliquer aux riverains !
« Mais c’est précisément votre rôle » répond le maire.
·
Quand recevrons-nous
le prochain journal, et quand aurons-nous le programme de ramassage des ordures
ménagères après le 4 Juin ? Demain
pour les deux.
·
Pourquoi les passages
pour piétons promis au croisement de la rue du Gué et de la rue Chatelier et au
croisement de la rue des Pavillons et de la ruelle des Eaux Sauvages seront-ils
faits ? Bientôt …
·
Nous saluons le
retour de Mr Drancy, mais la trésorerie de certaines associations ne risque-t-elle
pas de souffrir de nos retards à décider de leurs subventions ? (idem) Non, sauf peut-être 2 ou 3, toutes les
autres ont des trésoreries qui peuvent très bien supporter ce retard. Le nécessaire sera fait si l’une d’elle nous
signale un problème grave.
Bref, pour une fois il y a eu beaucoup de réponses, mais les
représentants de la majorité n’ont toujours rien à dire.
Les points à l’ordre du jour sont donc alors abordés
· Du fait d’omissions importantes, il y a 4 voix contre
l’approbation du Procès Verbal du précédent Conseil et 1 abstention.
· Roger Pierre est nommé en remplacement de Philippe
Coffin (qui a démissionné depuis plus d’un an … !) comme membre du CCAS, à
l’unanimité moins une voix, celle de Roger Pierre qui considère qu’il participe
a suffisamment de commissions : Il
démissionne aussitôt, Line Cottin étant volontaire pour ce poste : sa nomination sera à l’ordre du jour du
prochain Conseil.
· Le Conseil approuve à l’unanimité la subvention de 8 fois
120 Euros au centre socioculturel des Portes du Valois pour ses frais en faveur
de 8 jeunes partis en classe de neige l’hiver dernier.
· Le Conseil est informé que le 5ème adjoint est
nommé 4ème adjoint et le poste de 5ème adjoint est
supprimé.
· Une demande de subvention pour des travaux d’aménagement
de la place de Verdun autour de l’église est approuvée à l’unanimité moins une
abstention.
· Une demande de subvention au titre du fonds interministériel
de prévention de la délinquance pour la sécurisation de l’école est approuvée
malgré 3 abstentions dues au fait que les devis censés se trouver dans les
documents reçus par les Conseillers avant le Conseil n’y figuraient pas et
n’étaient même pas disponibles en Conseil.
· Le Conseil est informé du tableau des emplois : la mairie emploie 48 personnes dont 36 à
temps complet et dont 29 aux services techniques.
· La nouvelle route menant dans la Zone d’Activité à
l’entreprise Alinéa s’appellera rue Charles LEJEUNE, sans qu’on sache à quel
Charles Lejeune cela se reporte (il y en a beaucoup, depuis un fils de
Charlemagne) et malgré la proposition de Marc Vantroys de la nommer Allée des
Muguets (à coté des allées des Coquelicots, des Bleuets et des Primevères) : C’est que pour qu’Alinéa s’installe il lui
fallait d’urgence une adresse postale et cela ne peut plus être changé. (3
Contre, 1 abstention)
· Le dernier point de l’ordre du jour concerne la cantine
scolaire et pour une fois un représentant de la majorité a demandé à prendre la
parole : Mme Desmontier, adjointe
aux affaires scolaires a expliqué pourquoi elle ne soutenait pas l’association
de parents d’élève qui demande un dénonciation d’urgence du contrat du
prestataire actuel : il s’agit
d’une prestation « en liaison froide », et pour de telles prestations,
il est d’une part obligatoire que ce soit des plats en sauce, et il est
impératif de respecter strictement les temps de réchauffement
préconisés : une absence de sauce,
ou un temps de réchauffement trop long ou trop court peuvent avoir de graves
conséquences sur le gout des aliments. Il y a donc sûrement chez nous un problème de formation du
personnel. Mais il y a sûrement aussi un
problème de prix : le même
fournisseur donne tout à fait satisfaction dans des écoles privées à Crépy et à
Mortefontaine, mais à des prix sensiblement plus élevés. Il est ajouté qu’à court terme nous aurons
l’obligation d’avoir dans les aliments d’abord 20%, puis 50% de produits bio et
régionaux. Il faut donc changer de
système (ce qui était prévu dans le projet de nouvelle école de la précédente
municipalité, annulé par le maire actuel). Le Maire annonce que précisément il est en
discussion avec les responsables du collège, qui n’a que 700 élèves pour une
capacité de 1.000 repas et qui, pour l’instant, refuse de fournir les 350 repas
dont la commune a besoin.
Le Conseil est terminé à 23h05, mais une discussion
informelle continue au sujet de cette cantine avec le public et les conseillers
qui n’ont pas à se lever très tôt le lendemain matin.
Marc
VANTROYS